Archives : économique

 
 

Bombes atomiques

lefevbre.jpg

1/ Je dois reconnaître à Frédéric Lefebvre et à l’UMP une certaine capacité d’imagination.

En effet, ils ont trouvé un moyen inédit de dégoûter les citoyens du télétravail.

Lefebvre va défendre un amendement qui préconise que les employés en arrêt maladie ou en congé de maternité puissent continuer à (télé)travailler. Il suffisait d’y penser (mais encore faut-il qu’on ne leur ai pas coupé leur accès à Internet…).

2/ J’avoue que j’avais du mal à comprendre l’hostilité de certains envers le statut d’auto-entrepreneur (pas une panacée, mais bon…). Et hier, je suis tombé sur ce billet sur le site de Marianne, qui parle d’imposture. L’article propose un lien vers un autre article, qui qualifie le statut de bombe atomique, argumentaire détaillé à l’appui.

Faites-vous votre propre avis, et n’hésitez pas à partager vos impressions ici.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

HADOPI, le pire du pire, suite

curs.jpg Suite à mon précédent billet sur la loi HADOPI (le pire du pire), tristement soutenue par des artistes sans doute mal informés (soyons généreux), je vous conseille de lire une Lettre ouverte aux spectateurs citoyens par d’autres cinéastes, qui eux s’élèvent contre la loi Création et Internet de manière fort intelligente et juste.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

HADOPI, le pire du pire

quill.jpg Voici une lettre dont je me suis fendu à l’attention de notre ministre de la culture, concernant la loi HADOPI, d’une profonde débilité, qui propose de couper l’accès Internet aux soi-disants pirates, alors que le parlement Européen vient de voter contre ce genre de mesures pour la troisième fois, à une écrasante majorité.

Même si je n’aborde pas la question ici, il convient également de savoir que la loi impliquera l’installation d’un logiciel “mouchard” sur chaque ordinateur. Vous avez dit Orwell ?

Et puis je me suis dit que le contenu de cette lettre était pertinent dans le contexte de ce blog, alors je la publie ici.

Bonjour Madame la Ministre,

Je suis un traducteur indépendant de XX ans (je traduis des logiciels anglophones en français pour Apple, Microsoft, etc.). 100% de mon activité dépend d’Internet.

Derrière ma FreeBox, j’ai 6 ordinateurs, utilisés par moi-même, mes 2 enfants et ma femme.

Si l’un d’eux télécharge des chansons disponibles gratuitement sur Internet, ou si un voisin peu scrupuleux pirate mon adresse IP publique, selon votre loi HADOPI, je me verrais privé d’Internet.

Je serais de fait mis en faillite, car je ne peux pas travailler dans un cybercafé (j’échange des centaines de mails et de fichiers par semaine) ou chez mes parents (ils habitent aux USA) comme vous l’avez suggéré.

Toute la “nouvelle économie”, moteur important dans le monde d’aujourd’hui, dépend comme moi d’Internet. Combien d’entre nous serons mis au tapis par votre loi ?

Je suis également auteur-compositeur à mes heures. Ma musique a été téléchargée plus de 20000 fois l’année dernière. Je suis donc sensible aux inquiétudes des artistes et ayants-droits. Mais il n’existe aucune étude sérieuse qui prouve que le téléchargement a un impact net négatif sur les ventes de CD et de DVD. Pour chaque titre “volé”, combien de découvertes qui se traduisent par un album ou une place de concert ou de cinéma achetés ? C’est ce qu’on appelle le marketing viral. La notion que chaque titre téléchargé aurait été acheté est manifestement faux.

Si les ventes de CD baissent, n’est-ce pas aussi en raison de la qualité de l’offre, et parce que les jeunes diversifient leurs achats culturels ? (jeux vidéo).

D’autre part, je peux vous dire que le simple passage d’une telle loi, même si les obstacles techniques et juridiques empêcheront sans doute son application, aura un impact absolument dévastateur sur l’image de la France dans le monde “moderne”. Elle est tellement mal inspirée, philosophiquement et techniquement, qu’elle nous fera passer pour des dinosaures qui ne comprennent rien au monde d’aujourd’hui. Lisez ce qu’en dit la presse internationale. C’est malheureusement déjà le cas.

Enfin, je vous le dis très honnêtement : si votre loi est mise en application, par souci de sauver mon activité, je pense que je songerais très sérieusement à me délocaliser sous des cieux plus cléments, dans un pays ou une erreur administrative ou un voisin peu scrupuleux ne risquera pas de couler mon entreprise et m’empêcher de loger et nourrir ma famille.

Je vous prie de croire, Madame, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Vincent Knobil
Traducteur/Auteur-Compositeur

Mise à jour du 3 avril 2009: La loi a été votée hier soir, dans un hémicycle pratiquement vide. Voici ce qu’en dit la Quadrature du Net.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

Clics

curs.jpgTant qu’à essayer de vraiment comprendre les mécanismes qui ont mené à la crise®©™, autant se fier à l’un des seuls spécialistes à l’avoir prédit, dans le détail, dans plusieurs ouvrages (et avant qu’elle ne se produise, entendons-nous bien).

J’ai découvert Paul Jorion, sociologue, anthropologue, économiste, philosophe, spécialiste en sciences cognitives, belge de son état, via un article sur le site de Marianne.

Il vient d’être interviouvé par Télérama, et il reproduit l’entretien sur son blog (que j’ai passé des heures à lire quand je l’ai découvert).

Vivement recommandé !

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

C’est la grève

caf.jpg

Et personnellement, je suis de tout coeur avec les grévistes.

Facile à dire, puisqu’en tant que télétravailleur, je ne subis pas les inconvénients de la grève (ni d’un rail cassé sur le RER parisien, comme hier).

Si vous en avez marre de galérer les jours de grève, si vous en avez marre de l’angoisse de vous mettre votre patron à dos à cause des retards dans les transports, ne vous en prenez pas aux grévistes (en tout cas pour cette grève-ci).

Profitez-en au contraire pour aborder la question du télétravail avec votre boss. Plus votre boîte est affectée/perturbée par la grève, plus il devrait être réceptif, pour peu que vous lui présentiez un argumentaire axé sur la rentabilité, la diminution des heures perdues, bref, sur l’économique.

Si vous préférez encore la galère à l’idée de télétravailler, je ne sais pas ce que vous faites ici.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

Le télétravail : fausse bonne idée…

soylent_green.jpg…comme thématique pour un blog ?

Le modèle économique prédominant est non seulement malade, voire mourant, mais il est également responsable du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources naturelles.

La croissance et le combat contre le changement climatique sont antinomiques.

À moins que la croissance soit bâtie sur la création d’une nouvelle économie écologique et durable.

Bref, il n’y a pas 36 solutions. En gros, il n’y en a même que quatre :

  • La révolution brune.
  • La révolution rouge.
  • La révolution noire (comme dans anarchie).
  • La révolution verte (et pas dans le sens de l’illustration de ce billet !)

On ne peut pas dire que ça soit bien parti.

L’Europe vient d’accoucher d’un plan plein de bonnes intentions, mais qui a été pris en otage par les intérêts égoistes des gouvernements allemand, italien, polonais, hongrois, qui ont obtenu des exonérations en tous genres.

On en vient à compter sur l’intérêt bien senti des américains qui mèneront peut-être le bal sous une administration Obama, dès lors qu’ils peuvent en tirer profit (”whatever works”).

Que le télétravail soit si marginal dans le contexte actuel est lamentable.

Sa promotion devrait être inutile, tellement le télétravail tombe sous le sens.

Qu’il faille le promouvoir est un constat d’échec en soi.

C’est peut-être ce qui explique le relatif silence ces derniers temps sur ce blog.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

Clics

curs.jpg Un tout nouveau site de petites annonces pour de télétravail vient de voir le jour : le bien nommé Les annonces de télétravail, Le site gratuit où l’on travaille en charentaises !

(Comme moi, sauf que mes chaussons, accessoires essentiels en hiver, ne sont pas de vraies charentaises).

Outre le design élégant et les annonces qui sont déjà disponibles, le site propose de nombreux liens utiles et pratiques sur le sujet.

À suivre donc, et bon vent à Christophe, le Webmaster qui m’a gentiment informé de l’existence du site.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

À l’épreuve du feu…

bling.jpg On m’a proposé un job. Un bon job. Un très bon job. Prestigieux. Très bien payé. Le double de mon revenu net actuel (avant impôts sur le revenu).

Et bling-bling, le job. Du genre qui en jette un max en société (désolé si mon argot est désuet). Dans un domaine qui me passionne.

Donc voilà. Je vous annonce qu’après mûre réflexion…

…j’ai décliné l’offre.

J’a choisi la précarité, la pauvreté, l’obscurité (toutes relatives).

Si je vous raconte ça, c’est que cet incident m’a mis au pied du mur. Tout ce que je vous ai chanté ici au fil des billets a été mis à rude épreuve.

Allais-je remettre en cause cette liberté (aussi précaire soit-elle) tant désirée, espérée et vantée, pour quelques (OK, beaucoup de) dollars de plus ? Pour un poste prestigieux, dans le monde du showbiz de surcroît ?

Car finalement, c’étaient là les deux seuls arguments qui m’ont fait douter. Je me voyais déjà… en haut de l’affiche, avec plus de fric.

Car sinon, je me voyais surtout malheureux, misérable, rongé par la culpabilité d’avoir abandonné mes proches, bossant des semaines de 50 ou 60 heures, dans un rôle que je sais ingrat pour l’avoir endossé dans d’autres circonstances, regrettant amèrement la qualité de vie dont je jouis actuellement, même si elle est au prix d’un stress de bas niveau constant inhérent à la vie de télétravailleur indépendant.

Bref, je vous le dis pour en avoir eu la preuve. Ce que je vous raconte ici, des trucs comme :

[…] si je suis devenu télétravailleur, ce n’est certainement pas pour gagner plus (j’étais bien payé dans mon dernier job en entreprise). C’est pour gagner assez et pour vivre mieux.

oui, tout ça, ce n’est pas du vent. C’est du concret, du dur.

Vous pouvez me croire.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

Délocalisations

embout.jpgQui est le plus opposé au télétravail : l’employeur ou l’employé ?

La réponse est évidente : l’employé.

Si votre employeur pouvait confier votre job à un télétravailleur en Inde, en Chine à Madagascar ou ailleurs, il y a des chances qu’il le ferait. La bonne nouvelle, c’est que s’il ne l’a pas fait, c’est sans doute qu’il a plus à y perdre qu’à y gagner, peut-être même parce que vous apportez de la valeur ajoutée à votre job.

Donc, ne dites pas à votre employeur que vous souhaitez être télétravailleur. Dites-lui que vous souhaitez être délocalisé. Chez vous.

Ou si votre employeur souhaite délocaliser votre job à l’étranger, proposez-lui plutôt de le délocaliser chez vous.

Sauf que vous ne voulez pas être délocalisé. Même chez vous.

(Je dis vous parce que je m’adresse aux réticents ; ne vous sentez pas forcément personnellement visé).

Alors pourquoi ?

Ce que j’entends le plus souvent, je dirais 9 fois sur 10, c’est que vous n’auriez jamais la discipline de travailler si vous étiez dans vos propres murs.

Voilà un argument qui me paraît suspect. Si vous avez un job à faire et que vous ne le faites pas, vous allez être viré. Donc, vous le faites. Bien obligé. Sans parler du contrat moral qui vous oblige à donner un minimum de vous-même en échange de votre salaire.

Cet argument sous-entend surtout que si vous étiez chez vous, vous seriez tenté de faire toutes les autres choses si épanouissantes qui font le sel de votre existence.

Or, si vous ne passez plus 1 à 2 heures par jour dans les transports, si vous ne dépensez plus du temps et des sous à porter vos costumes ou vos tailleurs à nettoyer, si vous n’êtes plus obligé d’aller acheter des pompes à bouts pointus parce que les bouts carrés de l’année dernière c’est has-been (ou l’inverse, j’en sais rien), si vous ne pompez plus une partie non négligeable de votre salaire dans le réservoir de votre voiture, vous disposez justement de plus de temps libre et de pouvoir d’achat pour vous adonner à toutes ces passions dévorantes.

Ce serait déjà bon à prendre, non ?

Mais c’est là que le bât blesse. Sentir ce temps libre et ce pouvoir d’achat supplémentaires à portée de main ?

L’angoisse. Le vertige.

La crainte (fondée ou non) de se retrouver à travailler chez soi et de s’apercevoir qu’à part regarder la chaîne de téléachat (ou fasheun tivi), vous n’avez rien de vraiment mieux à faire que de bosser.

Un jour, il y a longtemps, alors que j’étais exceptionnellement bloqué dans un embouteillage monstre à l’entrée ou à la sortie de Paris, le chauffeur de mon taxi s’est mis à philosopher. Il me fit remarquer que la plupart des voitures n’avaient qu’un seul occupant. Je bafouillai alors quelque platitude compatissante sur le sort peu envieux de ces habitués des bouchons. Le chauffeur rigola doucement et me plaça en face de l’évidence même. Tous ces automobilistes solitaires, coincés pendant des heures, étaient bien contents. C’était leur petit moment de paix quotidien, entre le stress du bureau d’un côté et les exigences de leurs conjoints et les cris stridents de leur progéniture de l’autre, passé à fantasmer ou à écouter les blagues graveleuses des Grosses Têtes en toute impunité.

Tout ça pour dire que je ne suis pas naïf et que suis bien conscient que le télétravail n’est pas qu’une simple réorganisation du travail. À grande échelle, contraint ou forcé, c’est une révolution qui nous met en face de toutes nos contradictions (pour éviter les gros mots d’antan, comme aliénation).

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon

Bienvenue

boeufs.jpgOn sort du Grenelle de l’environnement, qui incroyablement, a fait une impasse totale sur le télétravail.

On est en pleine grève des transports et le matin, dans mon lit, une tasse de café entre les mains, j’écoute distraitement la radio qui rend compte en direct des galères des banlieusards parisiens, comme s’il s’agissait d’événements se déroulant dans une contrée lointaine aux moeurs étranges.

Dans l’absolu, quel est le pourcentage de ces galériens qui ne pourraient pas accomplir leur travail de chez eux ? De nos jours, pour les cols blancs, je serais tenté de répondre : infime.

Ça vous paraît exagéré ?

Au fil des billets que je publierai ici, j’espère que vous serez amené à revoir vos idées sur la question, à supposer que vous y ayez déjà songé (mais si vous lisez ces lignes, c’est sans doute le cas).

À bientôt.

del.icio.us Reddit Digg Facebook StumbleUpon